Reconnaitre et gérer un mauvais manager
Les mauvais managers : ces collaborateurs mal-aimés que personne n’apprécie, exceptés leur n+1 (sinon ils ne seraient pas à leur poste) et les gens qui n’ont jamais eu à travailler avec eux.
Apprendre à les connaitre, c’est apprendre à se prévenir de situations qui pourraient se révéler handicapantes dans un futur proche.
Comment reconnaitre un mauvais manager ?
N. B. Malheureusement, toutes les citations qui suivent sont réelles.
Il est obsédé par les horaires
[Chef] – Les horaires, c’est les horaires !
Il tapote sa montre du doigt quand vous arrivez à 9h02, histoire de mettre un petit coup de pression dès le matin. Il a même un petit carnet dans lequel il inscrit l’heure à laquelle vous allumez votre écran.
Pour lui, l’implication dans le travail c’est rester tard le soir
[Chef] – Moi j’vais te dire à ton âge mon vieux, quand j’étais dans mon premier job, j’ai bossé jusqu’à 9h du soir dans les entreprises où j’étais. Et les mecs ils m’ont payé zéro euro. Et j’dis pas ça pour me la raconter, j’dis ça parce que c’est la vérité.
clap, clap…
Workaholics aren’t heroes. They don’t save the day, they just use it up. The real hero is already home because he figured out a faster way to get things done.
Jason Fried & David Heinemeier Hansson, Rework
Pour lui, un développeur ça doit coder 8h par jour
[Chef] – Moi dans la journée, j’vais même pas sur Google tellement j’ai de trucs à faire.
Alors que vous bien sûr, vous passez votre journée à retweeter des vidéos de lolcats et à trainer sur les blogs de l’internet.
Il est obsédé par le contrôle
Il a énormément de mal à déléguer dès que ça devient un peu important. Et il se sent obligé d’intervenir sur le peu où il arrive à lâcher du leste.
En clair, il ne fait pas confiance à son équipe.
Il vous reproche de ne pas faire ce qu’il ne voulait pas que vous fassiez une semaine avant
Exemple vécu :
[Moi] – Hey chef ! J’aimerais bien en apprendre un peu plus sur le domaine pour lequel on édite des super logiciels. Je pense que ça m’aiderait grandement à comprendre les besoins de nos utilisateurs et à être force de proposition.
[Chef] – Non. Tu n’as pas besoin de connaitre le métier pour coder les fonctionnalités qu’on te demande. Arrête de perdre ton temps.
Une semaine plus tard…
[Chef] – Moi et d’autres avons relevé que t’étais pas super efficace pendant la semaine précédente. On note également que tu ne t’impliques pas dans notre boulot et ça, ça porte préjudice à l’ensemble de l’équipe.
Are you fucking kidding me?
Il aime organiser des réunions
Surtout les bien longues, qui nécessitent absolument la présence de toute l’équipe, même ceux qui ne comprendront pas de quoi il retourne.
Quitte à rester enfermés toute une journée dans une pièce à discuter pour essayer de prévoir des choses que l’on ne maitrise pas au lieu de bosser sur du concret, autant faire preuve de cohésion !
Il répond au Principe de Peter
Le Principe de Peter, également appelé “syndrome de la promotion Focus” de Laurence J. Peter et Raymond Hull, est un principe relatif à l’organisation hiérarchique. […]
Selon ce principe, “tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence”.
Pour le reste, il y a Wikipédia.
Un bon développeur ne fera pas forcément un bon manager (et un mauvais développeur non plus). Manager une équipe est quelque chose qui s’apprend.
Il vous rappelle bien que c’est lui le chef
[Chef] – Moi je suis manager tu vois, donc je sais mesurer ça.
Comprendre : “Toi tu n’es pas manager, donc tu ne sais pas. Tiens, je t’ai dit que c’est moi le chef ?”
Il n’accepte pas la critique
[Chef] – Quand ton chef il te dit “moi je le perçois comme ça”, c’est que c’est vrai quoi. T’as pas à remettre ça en cause. Tu comprends ça ? C’est à dire que c’est moi qui ait raison quoi.
Votre chef a toujours raison, même quand il a tort.
Il donne des ordres
Mais sans donner les moyens, ni préciser les objectifs ou encore moins indiquer une méthode : il ne s’inquiète pas de savoir si ce qu’il demande a été compris…
Pas grave s’il laisse ses collaborateurs dans le flou, pour lui l’important c’est que l’on respecte son autorité.
Il est craint de son équipe
D’ailleurs, il n’en fait pas vraiment partie puisqu’il passe son temps à lui rappeler qu’il est au dessus de ses membres.
En échange, l’équipe lui attribue des petits surnoms moqueurs, peste sur lui dès qu’il a le dos tourné et se retrouve en cachette sur IRC pour se plaindre de ses derniers commits.
Il n’encourage pas son équipe
Il considère que faire du bon travail c’est la moindre des choses, alors il n’a pas de raison de féliciter son équipe simplement parce qu’elle a atteint ses objectifs. Par contre dès qu’il y a quelque chose qui ne va pas, gare à vos oreilles.
D’ailleurs, les critiques constructives il ne connait pas et pour lui, l’effet Pygmalion est un sortilège dans Harry Potter.
Il est toujours débordé
Et n’est jamais disponible quand on a vraiment besoin de lui. Et oui, ça arrive parfois.
Comment gérer un mauvais manager ?
Maintenant que vous savez les reconnaitre, il faut apprendre à vivre avec.
Pay him respect
Ne pas hésiter à en faire trop, à le caresser dans le sens du poil. Rigoler à ses blagues de merde, acquiescer par des petits “oui chef !” une ou deux fois par jour.
Lui demander de l’aide sur des petits problèmes dont vous avez déjà la solution pour qu’il se sente utile et supérieur à vous, petit ouvrier du code.
N. B. Attention c’est un jeu dangereux, certains managers peuvent aller jusqu’à prendre votre clavier, voir commiter du code depuis votre machine !
Le valoriser devant sa hiérarchie
Un mauvais manager est avant tout quelqu’un qui se sent bien dans un vieux système, qui n’existe peut-être que dans sa propre réalité. Il est bien dans sa hiérarchie et il est content d’agir en bon petit soldat.
Il respecte énormément son chef et il veut être respecté de la même manière. Dire des bonnes choses sur lui devant son n+1 ne pourra donc que vous mettre dans ses bonnes grâces !
Le laisser gagner
En cas de conflit, laissez-lui le dernier mot, il sera content.
Listen, smile, agree, and then do whatever the fuck you were gonna do anyway.
Robert Downey Jr